nostics psychiatriques : d’abord étiqueter, ensuite droguer. Les médicaments employés sont appelés neuroleptiques ou antipsychotiques. …     …. Lors d’une expérimentation sur elle-même, la psychiatre française C. Quarti (Livre Neuropsychologie de la douleur) écrivit une heure après avoir pris une des drogues : « J’ai commencé à avoir l’impression de m’affaiblir, d’être en train de mourir. C’était très douloureux et angoissant. Après une autre heure, je me sentais incapable de mettre en colère contre qui que ce soit…. ». Autres effets secondaires et pas des moindres : dyskinésie tardive (dyskinésie : détérioration permanente du mouvement volontaire des lèvres, de la langue, de la mâchoire, des doigts, des orteils et d’autres parties du corps) ; syndrome malin des neuroleptiques (Réaction toxique : fièvre, le patient devient confus, agité et très rigide et il meurt.)..…    …..Facile : Abreuver le public par des articles placés dans des publications médicales en exagérant les bénéfices des antipsychotiques et en occultant les risques. Fait curieux quand même. Les patients de trois pays économiquement défavorisés, « l’Inde, le Nigéria et la Colombie » se portaient bien mieux sans bombardement de neuroleptiques que les patients européens et américains. En effet, après 5 ans de soins 64% des patients des pays pauvres ne présentaient plus de symptômes et allaient bien, contre 18% des patients des pays industrialisés. (The international Pilot Study of Schizophrenia: Five-year Follow-Up Findings, Psychological Medecine 22.)Les psychiatres occidentaux répondirent en argumentant que les gens des pays pauvres ne souffraient tout simplement pas de schizophrénie. Bien joué mais c’est faux. Seuls 16% des patients prenaient des neuroleptiques dans les pays pauvres, alors que dans les pays prospères, ce nombre atteignait 61%. De plus, les taux de rechute sont inférieurs chez les patients qui ne consomment pas ces médicaments que ceux qui en prennent. Mais voilà, le marché médicamenteux de la schizophrénie a rapporté 5 milliards de dollars en 1999. Les prédictions annonçaient une croissance annuelle de 6% entre 2000 et 2010. But atteint. Juteux l’affaire, très juteux. La vérité est que l’on peut guérir de la schizophrénie sans les antipsychotiques. Le cas remarquable est de John Nash, prix Nobel, qui n’a plus consommé de drogues psychiatriques depuis 24 ans. Il s’est remis naturellement de son état perturbé. http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Forbes_NashDe nombreux programmes médicaux efficaces et bienveillants, destinés à des gens gravement perturbés ne reposent pas sur une administration à outrance de médicaments. Ce fait mérite d’être connu, même si les livres d’histoires sponsorisés par la psychiatrie n’en parlent pas. Le projet Maison Soteria du Dr Loren Mosher, et en Italie, le programme du Dr Giorgio Antonucci sont deux d’entre eux. Liens :http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/8000-maison-soteria/http://en.wikipedia.org/wiki/Soteriahttp://it.wikipedia.org/wiki/Giorgio_AntonucciIls obtiennent un taux de succès bien plus élevé que la méthode psychiatrique qui consiste à déshumaniser et à droguer de façon systématique.La liste de ce genre de programmes n’est pas exhaustive. De plus, ces programmes alternatifs reviennent également moins chers à la société. Donc, pourquoi ne pas le faire ? Parce que cela n’est pas assez lucratif ? Il est temps que les considérations humanitaires cèdent le pas aux considérations mercantiles."

Prenez le temps de lire aussi l'article bien documenté sur Wikipédia à propos des neuroleptiques, aboutissant aux mêmes conclusions que ce qui précède.

Impact social de la prise de neuroleptiques.
Les neuroleptiques sont des traitements aux effets primaires et secondaires lourds et ils handicapent fortement les personnes qui en prennent, tant au niveau psychique que somatique, cela sans aucune promesse de guérison de la psychose puisque le traitement est purement symptomatique. Il en résulte un très fort taux de non-adhésion au traitement, les patients ne prenant en moyenne que 58 % de leur prescription53. À long terme, 50 % des schizophrènes suivis en psychiatrie cesseront de prendre, ou n'auront jamais pris de neuroleptiques54.
Cela soulève des difficultés, des conflits, et bien souvent un arrêt brutal du traitement qui conduit à une psychose de sevrage et une ré-hospitalisation d’urgence.
Lors des soins sans consentement, les pilules et les injections forcées de neuroleptiques matérialisent le rapport de domination qu'exercent la famille et la psychiatrie sur le patient.
La prise de neuroleptiques favorise la prise de poids et augmente le risque de dyskinésie tardive. Autant la dyskinésie tardive, qui perturbe de façon grotesque les traits du visage ou les mouvements du corps, que l’obésité ont un effet sur l’apparence et sur les relations sociales. À long terme, les schizophrènes qui prennent des neuroleptiques subissent un retrait social plus prononcé que ceux qui n'en prennent pas ou plus :
Au bout de 10 ans :
EmploiAvec neuroleptiquesSans neuroleptiqueEmployé39 %63 %Chômeur11 %25 %Inactif, pension d’invalidité50 %12 %Statut marital  Marié ou en concubinage28 %42 %Célibataire72 %58 % 
 


Enfin, pour terminer sur cette critique de la vision occidentale de la schizophrénie, les théories organiques de ce problème sont extrêmement discutables, et je renverrai simplement à un excellent article, assez exhaustif sur le sujet, reprenant et discutant toutes ces thèses.

Par contre, la recherche médicale commence à chercher sérieusement sur les causes environnementales et affectives de la schizophrènie. Et, comme on pouvait s’y attendre, la récolte est là plus convaincante. Ainsi, la corrélation est forte entre le développement de ces symptômes et les traumatismes psychologiques sévères, d’un facteur 50 ! La structuration du cerveau est ainsi liée à son environnement, beaucoup plus qu'à une génétique qu'on cherche toujours.

La schize entre le symbole et son ombre

En fait, cette question de la réduction symbolique propose donc une autre explication à ces symptômes, à l'aide de la simple hypothèse que place n'est pas faite, dans l'histoire de ces sujets, au remaniement que produit ce fameux reste que crée cette réduction.
Dès lors, l'effet de vérité de l'univers du langage est massif, écrasant l'être sous son poids, l'entraînant pendant la traversée de l'enfance dans un faux self qui ne peut qu'exploser au moment de l'autonomie, celle-ci étant totalement impossible, l'être du sujet n'habitant pas les mots qui sont à sa disposition. Il ne pouvait dans l'enfance que survivre en collant à la vérité des autres, porté par une dépendance aveugle.
C'est ainsi que le seul signe clinique qui se retrouve constamment dans les moments schizophréniques n'est ni organique, biologique, anatomique ou génétique, mais simplement conversationnel : un vrai et authentique dialogue n’existe pas. En effet, soit le sujet colle sans ambage à la vérité de l'autre, soit il convoque son interlocuteur à la sienne, dans un effet de miroir, mais de manière toute aussi massive. Enfin, les mots échangés sont parfois aussi complètement désinvestit, au profit d'un délire qui ne se dit pas, mais reste ainsi bien à l'abri de tout remaniement, sorte de vérité interne inaccessible.
Cette vérité, ces certitudes, omniprésentes dans ces moments-là, anéantissent totalement tous les restes de la réduction symbolique, tout le vivant et l'imprévisible de l'être. C'est ainsi que le sujet se trouve "épinglé" dans le symbolique, comme disait Lacan, qui parlait ici de l'univers psychotique, mais sans le savoir. S'il y est épinglé, il n'y est en tous cas plus vivant.

Voilà, d'expérience, ce qui permet de se diriger dans le transfert d'une psychothérapie ou d'une psychanalyse avec ces patients : ce repérage des effets de vérité qui empêchent un authentique échange conversationnel, cette attention à tous les signes cliniques comme autant de parts de l'être encore interdites de paroles, faute que les paroles aient été interdites de vérité dans l'histoire du sujet.
Le moteur profond de tels trajets thérapeutiques reste le plaisir et l'authenticité du lien transférentiel, qui va permettre que peu à peu se restaure l'articulation active et souvent inventive entre être et parole échangée. La définition que nous donnons du plaisir dans le présent travail implique en effet que tout l'être y soit pour qu'il existe, il ne peut pas par définition être une fonction partielle ou dissociée. Le plaisir d’un vrai dialogue implique que la profondeur de l’être et son histoire y soit convoqué à la fois dans l’expression et l’écoute. Cela n’est possible que pour autant que s’articulent la sensibilité de l’être avec la réduction des symboles verbaux, qui grouille de paradoxes qui ne peuvent s'éclairer que par une nouvelle place faite à la sensibilité, à l'ombre du symbolique, dans l'histoire de ces patients.
C'est au fond l'articulation complexe entre l'être et le sujet parlant, souvent hétérologue et contradictoire qui est en jeu à chaque fois.

Pour terminer avec la schizophrénie vue comme une crise structurante, ce que confirme d’ailleurs le fait que beaucoup et même une majorité de patients s’en sortent au bout d’une dizaine d’année avec ou sans traitement, voire mieux sans traitement d’après certains travaux, nous l’avons vu, il faudra reprendre ce qu’est la schizophrénie originaire, cette crise que connaît chaque être humain dans les premiers mois de vie, lorsqu’il entre dans la réduction symbolique et qui se résoudra par l’entrée, plus ou moins réussie, dans le parlêtre... C’est tout le travail remarquable de Mélanie Klein d’avoir repéré cela, mais nous y reviendrons dans la partie ontogénétique de ce travail.
Lorsque ce passage échoue, générant ce qu'on appelle un faux self, c’est cela qui se rejoue lors de la crise schizophrénique de l’adolescence, qui est alors toujours ... une deuxième crise en fait. Que celle-ci réussisse comme la première avait échoué est alors l’enjeu fondamental de l’accompagnement thérapeutique. La place des neuroleptiques n’est plus dévolue alors, logiquement, qu’au traitement des moments les plus aiguës de ces trajets.


Une preuve expérimentale de tout ce qui précède ?

D’une façon générale, on comprends alors bien que si on relie le fait que le double lien est une conséquence de la réduction symbolique, autrement que le fil d’une parole se double toujours d’un univers sensible qui ne s’y inscrit jamais complètement, à cette crise schizophrénique, originaire (pour chacun) ou secondaire (pour certains, lorsque la première a échoué), on